Législatives 2024 : des milliers de manifestants ont défilé contre l’extrême droite en France ce 15 juin (2024)

Des dizaines de milliers d’opposants à l’extrême droite défilent samedi dans toute la France à l’appel de syndicats, d’associations et du Nouveau Front populaire, l’union des partis de gauche ébranlée par des accusations de "purge" au sein de LFI.

Plusieurs milliers de personnes manifestaient ce samedi 15juinen France pour appeler au sursaut "républicain" contre l’extrême droite qui pourrait être portée au pouvoir à la faveur des élections législatives anticipées des 30juin et 7juillet.

Selon la CGT, 640000 manifestants ont défilé en France dont 250000 à Paris. Dans la capitale, la préfecture de police a dénombré 75000 manifestants.

De Bayonne à Nice, de Vannes à Reims, les manifestants anti-RN se sont mobilisés contre la perspective d’une victoire de l’extrême droite aux législatives avec à la clef l’hypothèse d’une entrée du patron du Rassemblement national Jordan Bardella à Matignon.

"Je pensais que je n’allais jamais voir l’extrême droite arriver au pouvoir et maintenant ça peut arriver", craint Florence David, 60 ans, formatrice qui défile à Paris.

"Pas besoin de voter RN pour aimer la France"

A Lille 4000 personnes ont défilé selon la préfecture, plus de 10000 selon les syndicats. A Bordeaux, ils étaient 30000 selon l’intersyndicale, 6800 selon les autorités. A Clermont-Ferrand, entre 2600 (préfecture) et 5000 personnes (syndicats) ont manifesté. Au Puy-en-Velay, ils étaient 580 selon la préfecture. A Lyon, la manifestation est prévue ce dimanche 16juin.

A Marseille, des milliers de personnes ont défilé dans une ambiance festive entre le Vieux-Port et l’entrée du port de la deuxième ville de France. La préfecture de police a compté 11700 manifestants. Dans la foule diverse réunie dans la deuxième ville de France se trouvaient principalement des jeunes, mais aussi beaucoup de familles qui étaient venues avec des enfants en bas âge dans des poussettes et quelques personnes âgées.

Plusieurs drapeaux français étaient brandis par les manifestants, certains recouverts de slogans comme "la France, on l’aime, pas le R’Haine" ou encore "Pas besoin de voter RN pour aimer la France".

Quelques brefs épisodes de tensions

Les cortèges se sont déroulés très majoritairement dans le calme hormis quelques brefs épisodes de tensions à Rennes où quelques dizaines d’antifa ont été repoussés par la police par des gaz lacrymogènes. A Paris, du matériel urbain a été dégradé et une agence bancaire prise pour cible par des manifestants cagoulés. Les forces de l’ordre ont été également la cible de jets de bouteille auxquels elles ont répliqué par des gaz lacrymogènes.

Partout en France, les slogans ont résonné dans les cortèges: "la jeunesse emmerde le Front national", "pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" ou "Bardella casse toi, la République n’est pas à toi".

"La situation est grave, il faut s’engager", explique Gauvin Chêne, un étudiant de 20 ans. "Je suis là pour défendre les droits des femmes, l’égalité entre les peuples, l’écologie aussi", raconte Marie Chandel, 58 ans, employée dans l’Education nationale.

De source policière, 300 à 350 000 personnes étaient attendues.21000 policiers et gendarmes étaient mobilisés.

Cinq syndicats CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires ont appelé à la mobilisation. FO, CFE-CGC et CFTC mettent en avant leur apolitisme pour ne pas appeler à manifester.

Purge au sein de LFI

Les leaders de gauche étaient en tête du cortège à Paris. Sans un mot sur les profondes divergences qui ébranlent le Nouveau Front populaire, après la décision de La France Insoumise (LFI) de ne pas réinvestir plusieurs figures opposées à Jean-Luc Mélenchon.

"Nous sommes prêts, nous avons fait (l’union), personne n’y croyait", "on va vous redonner la flamme. Et pas celle du Front national, celle-là on va l’éteindre", a lancéla patronne des Ecologistes Marine Tondelier.

"Il y a des différences entre nous mais quand l’essentiel est en cause, nous n’avons pas le droit de faire autre chose que de nous rassembler", a renchéri le patron des socialistes, Olivier Faure."Nous sommes en train d’écrire l’histoire", a assuré Mathilde Panot, une proche de Jean-Luc Mélenchon.

A Amiens, François Ruffin, a tout de même exhorté à "ne pas revenir aux rancoeurs", mais "à prendre de la hauteur". "Jean-Luc Mélenchon est fabuleux quand il se met en retrait", a-t-il taclé.

La grogne au sein de LFI a éclaté vendredi soir. Un proche du tribun, Adrien Quatennens, pourtant condamné en 2022 à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, a été réinvesti dans le Nord.

En revanche, Danielle Simonnet, Raquel Garrido et Alexis Corbière, des figures historiques du mouvement opposées à la ligne mélenchoniste, ont été brutalement écartées et remplacées par d’autres candidats inconnus du grand public.

"Une purge", a dénoncé la première, le deuxième accusant Jean-Luc Mélenchon de "régler ses comptes".

"Extrêmement choquée", Marine Tondelier a convoqué les instances de son parti EELV et Olivier Faure tente de "régler la scandaleuse éviction" des députés LFI.

Autre sujet potentiel de zizanie au sein du Nouveau Front populaire, l’ancien président socialiste de la République François Hollande, favorable à l’union de la gauche contre l’extrême droite, a lui annoncé sa candidature aux législatives en Corrèze.

Le RN en tête dans les sondages

Sonnée après l’annonce surprise de la dissolution par Emmanuel Macron, la majorité, elle, passe à l’offensive avec le Premier ministre Gabriel Attal, en campagne samedi dans sa circonscription à Vanves (Hauts de-Seine) où il a promis de "ne rien lâcher". Il dévoilera au journal de 20h de France 2, le programme de la majorité.

Avec 33% des intentions de vote, le RN ressort nettement en tête au premier tour des législatives le 30juin devant le Nouveau Front populaire (25%) et la majorité présidentielle (20%), selon un sondage Opinionway publié samedi pour Les Echos.

Dès vendredi, Jordan Bardella en campagne dans le Loiret a choisi de faire du Nouveau Front Populaire, sa cible numéro1.

Le président du RN qui vise Matignon à 28 ans seulement, a jugé que seules "deux formations politiques" pourront "composer un gouvernement": la sienne, favorite des sondages, et cette nouvelle union de la gauche.

Alors que l’Euro de football a démarré vendredi soir en Allemagne, l’attaquant de l’équipe de France Marcus Thuram a appelé à "se battre pour que le RN ne passe pas", une prise de position rare pour un sportif de haut niveau.

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